Convalescence

Un beau texte publié sur ce site et très largement consulté posait la question : Et après ? ; il détaillait toutes les conversions lumineuses que pourrait produire le temps du confinement. Or au moment où la page se tourne, c’est bien plutôt la désillusion qui pourrait nous guetter : combien de couples mis à mal, d’entreprises et d’emplois menacés, sans compter les sacrosaintes vacances au format revu à la baisse ? Nous n’avons pas renoncé à ce dont nous avons été privés pendant de si longues semaines (consommation, loisirs, liberté), mais pas d’avantage au repli sur soi dont nous avons goûté le confort. Ce sont bien des convalescents que l’on retrouve et que nous sommes tous un peu.

La paroisse, comme d’autres entités, n’échappe pas à la règle : plusieurs défections, des personnes se sont discrètement éloignées, la charge paraît bien lourde parfois aux épaules de ceux qui en portent la responsabilité… La foi nous éclaire et nous stimule : je pense à ce texte si expressif du prophète Ezéchiel (XXXVII 1-14) où le souffle de l’Esprit redonne vie aux ossements desséchés. Plus que jamais nous avons besoin de lui pour qu’il lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guérisse ce qui est blessé, assouplisse ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rende droit ce qui est faussé. Puissions-nous redoubler entre nous de respect, de délicatesse, de générosité en ce temps de lente remise à flot. Mais c’est la foi, alliée à l’espérance, qui seule permettra cette résurrection, avec la force de l’Esprit Saint. L’avons-nous aussi laissée s’éteindre ? « Viens, Esprit-Saint, et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière. Viens en nous, père des pauvres, viens, dispensateur des dons, viens, lumière de nos cœurs. »