Né dans une illustre famille païenne de Perse, saint Aphraate découvrit néanmoins très jeune le christianisme. Affligé de voir l’évangile si peu connu dans son pays il renonça à tous les avantages de sa position et se retira à Edesse en Mésopotamie où le christianisme était florissant. Dans une petite cabane hors de la ville il se livra entièrement à la pénitence et à la contemplation. Un peu plus tard il s’installa en Syrie dans une cellule proche d’un monastère d’Antioche.
L’austérité de sa vie impressionnait ceux qui lui rendaient visite et donnait plus de force à sa condamnation de l’arianisme qui avait alors de nombreux partisans dans la ville d’Antioche. C’est d’ailleurs pour aider les catholiques d’Antioche à résister aux persécutions des ariens protégés par l’empereur Valens que saint Aphraate consentit à sortir de sa retraite. Lorsque l’empereur lui demanda pourquoi il quittait sa cellule après tant d’années vécues en solitaire, saint Aphraate lui répondit qu’il était resté dans la solitude tant que les brebis du divin Pasteur étaient en paix mais à présent qu’elles étaient exposées aux plus grands dangers il ne pouvait rester tranquillement dans sa cellule. D’ailleurs ajouta-t-il, si une fille voyait le feu à la maison de son père devrait-elle attendre sur son siège que les flammes la consument entièrement ? L’empereur n’ayant su que répondre laissa partir le saint en paix.
Lorsque la paix fut rendue à l’Eglise par la mort de Valens, saint Aphraate retourna dans sa cellule où il rendit l’âme peu de temps plus tard en l’an 363.