Saint Paul Miki et ses compagnons, martyrs
Sur les traces de saint François Xavier, les pères jésuites et les frères franciscains avaient profondément enraciné le christianisme dans le sol japonais. Ecoles, paroisses, hospices et léproseries témoignaient de la vigueur de cette jeune Eglise. Mais, à cette date, le Japon est en proie à des bouleversements politiques importants. Le shogun Taïcosama cherche à unifier le pays en limitant l'influence des daïmios locaux. Il veut aussi limiter l'influence des étrangers au Japon. Or le christianisme est une importation étrangère : le shogun s'en prend donc aux chrétiens. En 1587, les missionnaires sont expulsés, le christianisme interdit. Celui-ci s'enfouit et devient clandestin. Dix ans plus tard la persécution reprend de plus belle. Le 5 février 1597, vingt-six chrétiens furent arrêtés il y avait parmi eux des missionnaires européens, jésuites et franciscains, mais aussi des religieux japonais, tel Paul Miki, premier jésuite japonais et prédicateur passionné et dix-sept laïcs : des catéchistes, des interprètes, deux médecins, et même des enfants. Tous étaient souriants, plusieurs chantaient. On les promène de ville en ville, pour l'exemple, pour dissuader ceux qui seraient tentés d'embrasser la religion interdite. Torturés, les martyrs continuent à prêcher et à chanter pendant leurs supplices avant de finir crucifiés sur une colline proche de Nagasaki, face à l'Occident, comme pour narguer cet horizon d'où venait le christianisme.
Parmi eux, comment ne pas citer les enfants de chœur Antoine Deynan et Louis Ibachi, ces jeunes japonais de treize et onze ans, crucifiés pour avoir courageusement affirmé leur foi et leur amour du Christ.