Saint Robert de Molesme
Saint Robert fut un ascète et un réformateur qui ne put voir le succès de son projet, qui s’épanouira dans l’ordre cistercien. Né près de Troyes vers 1029, Robert entra dès l’âge de 15 ans comme novice à l’abbaye bénédictine de Moûtier-La-Celle, au diocèse de Troyes. Devenu prieur, on lui demanda de réformer comme abbé plusieurs monastères dont il tira une expérience amère. Finalement, le pape Alexandre II lui demande de s’occuper des moines anachorètes qui s’étaient installés avec Albéric dans une forêt près de Châtillon-sur-Seine, au diocèse de Langres.
Pour eux, il fonde vers 1075 un nouveau monastère dans la forêt de Molesme. L'établissement qui n'était composé à l’origine que de cabanes de branches autour d'une chapelle attire beaucoup, mais avec le nombre et les donations, la discipline se relâche et, de nouveau, saint Robert décide de se retirer, confiant la charge à son prieur, Albéric. Cette abbaye de Molesme comptait déjà en 1098 trente-cinq prieurés dépendants, sans compter les moniales affiliées. Sa réputation avait attiré vers 1082 un certain chanoine de Cologne, Bruno qui, après avoir reçu l’habit monastique des mains de saint Robert, s’en ira plus tard fonder la Grande Chartreuse...
On retrouve ensuite saint Robert, toujours en quête d’une plus grande perfection, dans diverses fondations, mais ses moines de Molesme interviennent auprès du pape Urbain II pour le retrouver. Avec l’accord du légat pontifical Hugues de Die, archevêque de Lyon, on divisa la communauté entre Molesme d’une part, et un « Nouveau Monastère », sous la houlette directe de Robert d’autre part. Ce dernier s’établit au cœur d'une forêt profonde offerte par le vicomte de Beaune, Renaud. Ainsi naquit Cîteaux en 1098. Un an après, l’humble et infatigable Robert est de nouveau rappelé à Molesme où il mourra le 17 avril 1111, à l’âge de 83 ans. La nouvelle fondation de Cîteaux végète sous les saints abbés Albéric et Etienne Harding, jusqu’à ce qu’elle accueille un jeune postulant du nom de Bernard accompagné d’une trentaine de parents et amis, qui lui donnera un essor considérable en en faisant le berceau de l’ordre cistercien. C’était en 1112, un an après la mort du fondateur... Saint Bernard saura donner à l’intuition de saint Robert de Molesme la forme et l’expansion dont l’Eglise avait besoin pour poursuivre sa réforme.