Bienheureuse Claire Gambacorti
Claire Gambacorti naquit au XIVe siècle dans une famille influente de la ville de Pise. Elle est la nièce du Bienheureux Pierre Gambacorti (ou Pierre de Pise), fondateur d’un ordre d’ermites. Mais pour l’heure, ce sont des raisons politiques qui s’imposent à elle : son père, appelé aussi Pierre, vient d’être élu à la tête de la République et décide de la marier à un jeune garçon de l’aristocratie pisane, elle n’a que douze ans. Contrainte d’obéir, elle vécut dans le mariage comme elle l’avait fait jusqu’alors, dans une grande piété et avec une attention particulière aux pauvres. Les épreuves s’abattirent bientôt sur elle : elle perdit son époux trois ans après son mariage et résolut de se consacrer alors à Dieu. Sans le consentement de son père qu’elle n’avait pu obtenir, elle entra alors chez les clarisses pour réaliser son désir de se consacrer tout entière à Dieu. Une troupe armée menée par ses frères vint l’en retirer pour l’enfermer dans la demeure paternelle. Sa constance ébranla les siens, et sur l’exhortation de sainte Catherine de Sienne rencontrée à Pise, elle obtint finalement d’entrer dans un couvent dominicain proche de la ville, à la règle assez mitigée. Quelque temps plus tard, à l’occasion du passage du pape Grégoire XI ramenant d’Avignon la papauté à Rome, son père fonde un monastère dominicain dans la cité, dont Claire deviendra prieure. Elle le conduira avec douceur, mais sous une observance rigoureuse de la Règle. Son couvent deviendra ainsi un exemple pour la restauration de la stricte observance des maisons italiennes de l’Ordre, et la bienheureuse Claire peut figurer aux côtés de saint Bernardin de Sienne et de sainte Thérèse d’Avila comme réformatrice de la vie religieuse. Lors du soulèvement ourdi en 1392 par les Visconti, son père est tué. Alors que son premier frère Benedetto vient d’être assassiné, le second, Lorenzo, blessé, frappe à la porte du couvent. Claire a la douleur de devoir lui refuser l’entrée, par obéissance à la Règle, ce qui le conduisit à son tour à la mort. En revanche, quelques années plus tard, elle ouvrit les portes de son monastère à la femme et la fille de celui qui avait tué les siens, dans un geste de pardon et de générosité purement évangélique. Après sa mort, le 17 avril 1419 un culte se développa spontanément autour de sa tombe.