Saint Léon IX, pape
De la famille des comtes d'Alsace, Brunon, né en 1002, devient prêtre de la cathédrale de Toul. Nommé évêque de la même ville, il sait décliner les honneurs inutiles et garder sa liberté vis-à-vis des puissants. Dans son diocèse, qu'il sillonne, il gagne les cœurs et favorise l'implantation de l'Ordre de Cluny. Il défend les biens d'Eglise contre les usurpateurs, mais vend les vases sacrés pour aider les malheureux, qu'il sert lui-même. Il prie longuement la nuit, fait chaque année un pèlerinage à Rome. En 1048, devant les luttes entre plusieurs candidats à la papauté, l'empereur convoque une diète à Worms. Brunon y assiste. Très estimé de tous, il est choisi comme pape. Il s'attaque alors avec fermeté aux abus qui minent le clergé, parcourt la chrétienté pour promouvoir la réforme, convoque des conciles locaux pour inviter les prêtres à réfléchir à leur conduite. Il préfère utiliser la bonté et l'indulgence, mais n'hésite pas à prendre les sanctions nécessaires. Il fait reconnaître l'indépendance de la Hongrie et tente de s'opposer aux exactions des Normands en Italie du Sud. Il meurt en 1054 ; de nombreux miracles ont lieu à son tombeau placé aujourd'hui sous un autel de la basilique Saint-Pierre.
Après la période la plus sombre de l'histoire de l’Église, c'est lui qui fut à l'initiative de la belle réforme qu'on nommera « Grégorienne » du nom d'un de ses successeurs, et qui assurera l’Église médiévale sur des bases résolument évangéliques.