Saint Arey, évêque
D’origine burgonde, Arey ou Aregius naquit vers 535 à Chalon (aujourd’hui Chalon-sur-Saône). Après avoir été ordonné prêtre, comme curé de Morges en Trièves (Dauphiné), il déploya pendant 14 ans un zèle infatigable dans la prédication des vérités de la foi. Le concile de Chalon, en mars 579 le choisit pour remplacer le trop célèbre évêque de Gap bien nommé, Sagittaire. Durant une trentaine d’années, saint Arey organisa avec soin la vie paroissiale de son vaste diocèse qui s’étendait alors vers le sud jusqu’à la Bléone (sud-est de Sisteron), à l’ouest jusqu’au pied du Ventoux, et vers le nord au-delà de Corps. Il fut un pasteur au zèle sans défaillance, soucieux de la qualité de l’éducation des futurs prêtres pour lesquels il institua une école, et de celle de son peuple. A l’occasion d’un pèlerinage à Rome il se lia d’amitié avec le pape saint Grégoire le Grand qui l’honora de trois lettres (599-601) qui louent la sagesse de son jugement et l’énergie de son apostolat contre les simoniaques. Il lui confia encore la délicate mission de négocier avec les évêques de la Viennoise et la reine Brunehaut pour la tenue d’un concile régional, qui se tint en 603. Conseillé par son disciple Attale passé à l’école cléricale de Gap, saint Colomban viendra même consulter saint Arey sur la question débattue de la date de Pâques. Son diacre Probus écrivit sa vie en mettant en valeur l’intensité de sa prière nocturne et son dévouement aux grandes causes de l’Église de son temps. Il meurt entre 608 et 611. Son culte se développa à la fin du Xème siècle, comme modèle d’évêque réformateur. Depuis 1853 la croix pectorale des chanoines de Gap porte à l’avers l’effigie de saint Grégoire et au revers celle de saint Arey.