Bienheureux Jean-Baptiste Vernoy de Montjournal, martyr
Originaire d'Autun, où il était né le 17 novembre 1736, il reçut au baptême les noms de Jean-Baptiste Ignace Pierre.
Chanoine de Moulins, au moment de la Révolution française, il refusa de prêter le serment d’adhésion à la Constitution civile du clergé. Comme des centaines d’autres prêtres réfractaires il fut condamné à la déportation et contraint de rejoindre à pied les ports de l’Atlantique où on allait les exterminer. Après son incarcération à Rochefort il sera entassé avec d’autres prêtres sur Les Deux Associés, l’un des deux bateaux négriers où l’objectif est « de les faire mourir sans bruit ». En effet, on se contente de jeter l’ancre au large de l’estuaire de la Charente et, dans des conditions intenables, livrés aux épidémies et à la vermine ils sont conduits lentement à la mort. Bien qu’on leur ait interdit de prier, les martyrs décident de s’entraider avec une délicatesse qui contraste avec la barbarie dont ils sont victimes et s’engagent à ne jamais se plaindre de leur condition même à l’avenir si certains devaient survivre, en pardonnant à leurs bourreaux. Les plaies consécutives à la longue marche qui avait précédé son incarcération s'infectèrent et il fut amputé des deux jambes. Atteint en outre de maladie pédiculaire causée par les poux, relégué sous une écoutille comme un lépreux, sans perdre sa patience et sa douceur, il mourut le 1er juin 1794. Il fut béatifié le 1er octobre 1995 avec 63 autres martyrs « des Pontons de Rochefort ».