Saint Optat de Milève
Né vers 320, Optat était peut-être fils de militaire. Païen, il découvrit la foi, se convertit et fut consacré évêque de Milève (aujourd’hui Mila en Algérie à 50km au nord-ouest de Constantine). Dès son élection il dut lutter contre les donatistes, qui se réorganisaient en Afrique du Nord sous l’habile direction de Parménien, prônant le schisme sur la base de l’affirmation de l’invalidité des sacrements donnés par les clercs ayant flanché durant la persécution. A Milève même, ils avaient détruit plusieurs églises. Saint Optat publia vers 366 un traité contre Parménien et un autre contre le schisme donatiste qu’il réfute par l’histoire et lui oppose une doctrine claire sur la nature de la véritable Église ainsi que sur les conditions de validité des sacrements. Alors que pour les donatistes l’Église est d’abord la société des justes, en excluant le pécheur, insistant sur sa sainteté, Optat développe la notion de catholicité, c’est-à-dire son universalité sur toute l’étendue de la terre et sur son unité dont la chaire de Pierre, établie à Rome, est le centre unique et nécessaire. Pour la valeur des sacrements, il distingue les facteurs du baptême et affirme hautement que ses ministres ne sont que des instruments de Jésus-Christ qui, seul, y agit. En tout cela, saint Optat est un vrai précurseur de saint Augustin et ce mérite suffit à sa gloire. Outre l’évêque d’Hippone, il fut salué par saint Jérôme et saint Fulgence de Ruspe comme l’un des plus illustres défenseurs de la foi. Optat mourut vers 385.