Saint Élisée
Le prophète Élisée était fils de Shafath, dans la vallée du Jourdain. Un jour qu'il labourait avec douze paires de bœufs, le prophète Élie s’approcha et jeta sur lui son manteau, signifiant par là qu'il l'instituait son disciple et l'héritier de son charisme prophétique. Élisée lui demanda alors : « Permets que j'aille embrasser mon père et ma mère, et ensuite je te suivrai ». Élie lui répliqua : « Va, retourne, que t'ai-je donc fait ?». Élisée immola deux bœufs puis, renonçant à tout et sans aller dire adieu aux siens, suivit Élie et se mit à son service.
Dans l'Évangile, Jésus reprend cet appel d'Élie pour la mission, en le rendant plus radical encore. A quelqu'un qui lui promet de le suivre après avoir fait ses adieux aux gens de sa maison, le Seigneur répond : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n'est pas fait pour le Royaume de Dieu » (Luc 9. 62).
Quand Élie eut achevé sa mission, Élisée insista pour le suivre jusqu'au lieu où il devait être enlevé au ciel, et il demanda à son maître de lui léguer une double part de son esprit prophétique. Un char de feu apparut, et Élie monta au ciel dans un tourbillon, laissant glisser à terre son manteau. Élisée le prit et revint sur la rive du Jourdain. Il frappa les eaux en invoquant le « Dieu d’Élie », et les eaux se divisèrent d'un côté et de l'autre pour le laisser traverser à pied sec. La congrégation des Frères Prophètes vint alors se prosterner devant lui, disant : « L'esprit d’Élie s'est reposé sur Élisée ! »
Élisée accomplit son ministère prophétique pendant environ cinquante ans (850-800 av. J.C.), dans le royaume de Samarie, sous les règnes successifs de Joram, Jéhu, Joachaz et Joas. Il exhortait inlassablement les Israélites, rois, puissants et gens du peuple, à se détourner des dieux étrangers, Baal et Astarté, pour retourner au culte du seul vrai Dieu.
Jésus, en sa première prédication dans la synagogue de Nazareth, fait référence à la fois à Élie et à Élisée. Il rappelle la compassion d'Élie pour la veuve de Sarepta et la guérison, par le ministère d'Élisée, de Naaman le Syrien : deux païens auxquels le Dieu d'Israël fait accueil et miséricorde (Luc 4. 25-30).