Gervais et Protais, frères jumeaux, étaient les enfants de saint Vital de Ravenne et de la bienheureuse Valérie au 1er siècle sous le règne de l’empereur Néron. C’est saint Ambroise qui les découvrit le 17 juin 386 à la suite d’une apparition, enterrés côte à côte, avec un document racontant leur martyre. Selon celui-ci les deux frères, après avoir donné tous leurs biens aux pauvres, partirent rejoindre saint Nazaire, qui construisait un oratoire à Embrun avec un jeune serviteur Celse. C’est alors qu’ils furent arrêtés par les soldats de Néron et conduits à Milan. Ils croisèrent le général Astase qui, partant pour la guerre, voulut que Gervais et Protais offrent des sacrifices aux idoles, pour sa victoire. Comme Gervais disait à Astase que toutes les idoles étaient sourdes et muettes, et que le Dieu tout-puissant était seul capable de lui faire remporter la victoire, celui-ci le fit frapper avec des fouets garnis de plomb jusqu'à ce qu'il eût rendu l’esprit. Ensuite il fit comparaître Protais et lui dit : « Misérable, songe à vivre et ne cours pas, comme ton frère, à une mort violente. » Protais reprit : « Quel est ici le misérable ? Est-ce moi qui ne te crains point, ou bien toi qui donnes des preuves que tu me crains ? » Astase lui dit : « Comment, misérable, ce serait moi qui te craindrais, et comment ? » « Tu prouves que tu crains quelque dommage de ma part, reprit Protais, si je ne sacrifie pas à tes dieux, car si tu ne craignais aucun préjudice, jamais tu ne me forcerais à sacrifier aux idoles. » Alors le général lui fit subir le supplice du chevalet. « Je ne m’irrite pas contre toi, général, lui dit Protais ; je sais que les yeux de ton cœur sont aveuglés ; bien au contraire, j'ai pitié de toi, car tu ne sais ce que tu fais. Achève ce que tu as commencé, afin que la bénignité du Sauveur daigne m’accueillir avec mon frère. » Astase ordonna alors de lui trancher la tête. Un disciple de Jésus-Christ nommé Philippe, avec son fils, s'empara de leurs corps qu'il ensevelit en secret en sa maison, sous une voûte de pierre ; et il plaça à leur tête un écrit contenant le récit de leur naissance, de leur vie et de leur martyre. Ce fut sous Néron qu'ils souffrirent, vers l’an 57.