Bienheureuse Marie-Madeleine Fontaine et ses compagnes, martyres
Marie-Madeleine Fontaine, née à Etrépagny dans l’Eure le 22 avril 1723, entra chez les Filles de la Charité en 1748. Lors du déclenchement de la révolution française elle était supérieure d’une petite communauté de sœurs soignantes à Arras qui tenait un petit hospice et une école.
En 1793 Joseph Lebon, un prêtre républicain devenu apostat, plaça à la tête de leur école un laïc et confisqua les biens de la communauté. Les sœurs eurent toutefois la permission de soigner discrètement les malades, mais en vêtements civils. La situation devenait de plus en plus risquée pour elles.
Trois religieuses décidèrent tout de même de rester avec leur supérieure et refusèrent de prêter le serment de liberté et d’égalité qui par principe reniait leurs vœux religieux. Elles furent alors arrêtées le 14 février 1794 pour activités contre-révolutionnaires, et transférées à la prison de Cambrai. Joseph Lebon, nommé magistrat à Cambrai, condamna à mort Marie-Madeleine ainsi que Marie-Françoise Lanel (née à Eu le 24 août 1745), Thérèse-Madeleine Fantou (née à Miniac-en-Morvan le 29 juillet 1747), et Jeanne Gérard (née à Cumières le 23 octobre 1752).
Devant la guillotine, le 26 juin 1794, les sœurs, couronnées du rosaire par dérision, n’hésitèrent pas à entonner un Ave Maris Stella, et la Mère Marie-Madeleine, dernière à être guillotinée s’écria devant la foule rassemblée : « Écoutez bien Chrétiens ! Nous serons les dernières victimes car la persécution prend fin. Les guillotines seront détruites et à la place on élèvera des autels à la gloire du Seigneur Jésus ! »
Un peu plus tard Robespierre fut guillotiné ainsi que Joseph Lebon. C’était la fin de la Terreur.