Saint Thierry
Né en Champagne à la fin du Ve siècle à Auménancourt-le-Petit, dans la Marne, il aurait été le fils d'un brigand célèbre qui défrayait la chronique. Celui-ci oblige Thierry à se marier tout jeune, alors que depuis son enfance, il avait le désir de la vie religieuse. Ayant pu dénoncer son mariage forcé comme invalide, il deviendra aumônier et secrétaire de saint Rémi évêque de Reims. Sur le conseil de ce dernier, il se retire dans la solitude, en un lieu nommé "Mont d’Hor", là où s'élèvera l'abbaye de Saint-Thierry. En son ermitage, Thierry est rapidement rejoint par de nombreux disciples vivant avec ferveur près de lui, dans la prière et la pénitence. Il fonde alors un monastère dédié à saint Barthélémy.
Des nombreux miracles opérés par saint Thierry, le plus spectaculaire est certainement la guérison de l’œil du roi Thierry Ier, fils de Clovis. Ce roi d'Austrasie avait un œil malade que ses médecins avaient décidé de lui enlever ; mais il ne voulait pas devenir borgne, déclarant : "Si je perds la moitié de ma vue, je perdrai la moitié de mon autorité sur mes guerriers". Arrive l'abbé du Mont d'Hor ; d'un simple signe de croix avec une huile sainte, il guérit l'œil de son ophtalmie. C'est en souvenir de cette guérison de l'un de leurs prédécesseurs que les rois de France, au lendemain de leur sacre à Reims, faisaient aux moines de l'abbaye de saint Thierry l'honneur d'aller partager leur repas.
Saint Thierry termina sa vie terrestre le 1er juillet 533. Il fut inhumé dans l'abbaye qui porte son nom. Son culte demeure vivant dans le diocèse de Reims et dans toute la Champagne. Le prénom Thierry dérive de Théodoric qui, selon l'étymologie germanique signifie "peuple et roi", ou encore d'après le grec "cadeau, don de Dieu", comme Théodore. La châsse-reliquaire de 1233, privée de ses pierreries et de ses émaux en 1793, a été retrouvée en 2011 à Saint-Thierry dans un local jouxtant la nef de l’église Saint-Hilaire.