Saint Ulric
Ulric, fils du comte Hucbad, naquit en 895, et fut élevé dans l'abbaye de Saint-Gal. Il était dans son enfance d'une complexion si délicate, qu'on était persuadé qu'il ne pourrait vivre longtemps.
Il gagna l'estime et l'amitié des moines de Saint-Gal, par la vivacité de son esprit, l'innocence de ses mœurs, la douceur de son caractère, et surtout par sa piété. Son père l'ayant envoyé à Augsbourg, le mit sous la conduite d'Albéron, évêque de cette ville, qui connut bientôt son mérite. Le prélat le fit camérier de son église, quoiqu'il n'eût que seize ans ; il l'éleva ensuite aux ordres sacrés, et lui donna un canonicat dans sa cathédrale. Ulric, instruit des dangers et des devoirs de son état, s'appliqua de toutes ses forces à éviter les uns et à remplir les autres avec fidélité. Tous ses moments étaient employés à l'étude ou à la prière. Les pauvres avaient la plus grande partie de son revenu. Il fuyait jusqu'à l'ombre même du péché, surtout lorsqu'il s'agissait de tentations contraires à la pureté ; et il avait coutume de dire à ce sujet, qu'on évitait la flamme en évitant tout ce qui est capable de l'entretenir.
En 924, il fut nommé évêque d'Augsbourg. Cette ville était dans un état déplorable car les Hongrois l'avaient pillée depuis peu, et en avaient brûlé la cathédrale. Il fit bâtir à la hâte une église pour rassembler le peuple. Il sut procurer abondamment à son troupeau les secours et la consolation dont il avait besoin. Il se levait régulièrement à trois heures du matin, pour assister à l'office avec ses chanoines ; il récitait ensuite d'autres prières de dévotion. Au point du jour il disait au chœur l'office des morts avec prime, et assistait à la grand'messe : tierce finie, il offrait le saint sacrifice, et ne sortait de l'église qu'après none. Il allait ensuite à l'hôpital, pour y consoler les malades. Chaque année il faisait la visite de tout son diocèse, et tenait deux synodes.
Ulric, se voyant fort avancé en âge, voulut visiter les tombeaux des apôtres saint Pierre et saint Paul et fit le voyage de Rome en 967. A partir du mois de mai 972 sa santé déclina et il rendit son âme à Dieu le 4 juillet 973, à l'âge de quatre-vingts ans. Sa sainteté fut attestée par des miracles, et le pape Jean XV le canonisa en 995. C'est la première canonisation qui ait été célébrée dans l’Église selon les formes usitées à Rome.