Pierre Poveda Castroverde est né à Linares en Andalousie au sud de l’Espagne, le 3 décembre 1874. Attiré dès l'enfance par le sacerdoce, il entra au séminaire de Jaén et termina ses études au séminaire de Cadix, diocèse dans lequel il reçut l'ordination sacerdotale en 1897. Il commença son ministère au sein du séminaire, en consacrant également son attention pastorale à ceux qui vivaient dans les grottes situées à l'extérieur de l'enceinte de la ville, et pour lesquels il créa une école.
Nommé chanoine de Covadonga, sanctuaire marial des Asturies, il s'occupa de la formation chrétienne des pèlerins, tout en commençant, à la même époque, à rédiger ses premières œuvres sur l'éducation et le rapport entre la foi et la science. Il constate en effet une déchristianisation progressive de la culture et pense que c’est aux professeurs laïcs chrétiens de réagir, spécialement dans les écoles publiques.
En 1911 à Oviedo, il ouvre une résidence pour les étudiants, l’Académie de Sainte-Thérèse-d’Avila, point de départ de l’Institution Thérésienne dédiée à la formation spirituelle et missionnaire des professeurs. Il accepte la collaboration des femmes, ce qui est nouveau pour l’époque. En fait, il s’est d’abord adressé à des hommes, mais ce sont les femmes qui ont répondu le plus généreusement.
En 1921, il vient habiter Madrid où il est nommé aumônier du Palais royal. On le charge de contrer la philosophie marxiste. Il veille en même temps au développement de son œuvre. En 1924, l’Institution Thérésienne, qui a déjà reçu l’approbation diocésaine, reçoit l’approbation papale. Elle se ramifie au Chili puis en Italie.
Lors de la persécution religieuse au cours de la guerre civile d’Espagne, des miliciens républicains arrivent chez lui à l’aube du 28 juillet 1936. Ils lui demandent son identité. « Je suis prêtre du Christ » répond-il. Jugé sommairement dans un cimetière, il est fusillé le même jour.