Godeliève naquit en l’an 1049 dans ce qui est aujourd’hui le département du Pas-de-Calais, dans une famille de la noblesse flamande. Elle reçut une éducation chrétienne et souhaita, lorsqu’elle eut atteint l’âge adulte, se consacrer à Dieu. Ses parents respectaient son choix mais un jeune seigneur flamand, Berthold de Ghistelles, ayant remarqué sa beauté, s’était juré de l’épouser. Il fit donc intervenir auprès du père plusieurs dignitaires qui le persuadèrent de l’intérêt d’une telle union. Pour ne pas mécontenter ses parents, Godeliève donna son consentement non sans pleurs.
Le mariage prononcé, son mari l’emmena dans son château à Gistel en Belgique et la présenta à sa mère qui, jalouse, manifesta immédiatement son hostilité. Godeliève voulut néanmoins la considérer comme une nouvelle mère. Elle continua à assister les pauvres et les malades comme elle en avait l’habitude chez elle, travailla de ses mains aux champs et ne relâcha pas sa vie spirituelle. Rapidement, elle eut à subir la persécution de sa belle-mère bientôt suivie de celle de son mari qui regrettait d’avoir déplu à sa mère et souhaitait faire casser le mariage. Après avoir supporté avec patience, les brimades, les coups, les enfermements et les privations de nourriture, Godeliève se résolut à retourner chez ses parents, qui eurent du mal à la reconnaître, tant elle était défigurée.
L’évêque de Tournai et Soissons ayant eu connaissance de la situation enjoignit à Berthold de reprendre son épouse et de la respecter. Celui-ci promit, mais ne changea rien à sa conduite. Bien au contraire il décida avec sa mère de se débarrasser définitivement de son épouse. Pour ne pas être soupçonné, il partit à Bruges pendant que deux assassins étranglaient Godeliève avec un drap et maquillaient leur crime pour faire croire à une mort naturelle le 30 juillet 1070.
Berthold se remaria et eut une fille aveugle de naissance. Y voyant la punition de son crime il s’en repentit et partit finir ses jours dans un monastère.