Saint François de Sales, évêque et docteur de l’Église
Il naît en 1567 dans une noble famille savoyarde restée catholique en pays calviniste; il était destiné à une brillante carrière juridique. Son père l'envoie étudier à Paris. Mais il y découvre la théologie et les problèmes de la prédestination. Scrupuleux, il se croit prédestiné à être damné. Le désespoir le submerge jusqu'au jour où il découvre le "souvenez-vous", la prière mariale attribuée à saint Bernard. Il retrouve la paix et ce sera l'un des grands messages de sa vie quand il pacifiera sainte Jeanne de Chantal. Ordonné prêtre à 35 ans, il est ensuite nommé évêque de Genève, mais réside à Annecy, car Genève est aux mains des calvinistes. Il ne s’épargnera rien pour annoncer l’évangile : ni visites dans son diocèse, ni catéchèses des petits enfants, ni visites aux condamnés, ni voyages apostoliques... C'est l'époque où l'Église romaine, face au protestantisme et à la doctrine de la prédestination, reprend courage et se lance dans le grand mouvement de la Contre-Réforme. Il entreprend d'écrire des lettres personnelles aux gens qu'il ne peut atteindre. Puis il fait appel à l'imprimerie pour éditer des textes qu'il placarde dans les endroits publics et distribue sous les portes. Ces publications périodiques imprimées sont considérées comme le premier " journal " catholique du monde, et c’est pourquoi François de Sales est le patron des journalistes. Furent ainsi publiés les "Méditations", les "Épîtres à Messieurs de Thonon", et les "Controverses". Et pour toucher les illettrés, il se met à prêcher sur les places, au milieu des marchés... Parallèlement, il fréquente les plus grands esprits catholiques de l'époque, soutient la réforme des carmels de sainte Thérèse d'Avila, la fondation de l'Oratoire français par Pierre de Bérulle (1611) et fonde lui-même l'Ordre des Visitandines avec sainte Jeanne de Chantal pour mettre la vie religieuse à la portée des femmes de faible santé. Son "introduction à la vie dévote" est un ouvrage qui s'adresse à chaque baptisé. Il y rappelle que tout laïc peut se sanctifier en faisant joyeusement son devoir d'état, en lequel s'exprime la volonté de Dieu. Ses écrits sont, par ailleurs, un des plus beaux témoins de la langue française classique qui commence à s’affirmer. Il meurt en 1622.