Sainte Barbe, vierge et martyre
Barbe (Barbara) est vénérée depuis des temps immémoriaux comme une jeune martyre de Nicomédie. Le martyrologe romain la situe au IIème siècle. Malheureusement aucun témoignage contemporain ne permet d’établir une biographie fiable et sa figure s’est « enrichie » au cours des siècles de légendes nées sur une vie reconstituée d’éléments hagiographiques divers.
Nicomédie est une ville située sur la côte asiatique qui fait face à Constantinople (aujourd’hui, la ville turque d’Izmit).
Au milieu d’une infinité de variantes de temps, de lieux et de circonstances, sa légende lui prête une beauté exceptionnelle qui obligea son père à la mettre en sécurité en l’enfermant dans une tour (attribut qui permet souvent de l’identifier dans l’iconographie). Elle refusa obstinément le mariage pour se consacrer au Christ auquel elle adhéra par le baptême, à la grande fureur de son père Dioscore qui la dénonça comme chrétienne et réussit à la faire condamner. Après d’atroces supplices, c’est son père lui-même qui la décapitera ; mais il meurt aussitôt foudroyé, d'où l'origine de la dévotion populaire qui l'invoque contre les dangers d'une mort subite provoquée par le feu ou l'électricité et en fait la patronne des artilleurs, soldats, marins, mineurs, et autres artificiers.
Dans l'Europe médiévale, on la priait pour être protégé de la "male-mort", c'est-à-dire la mauvaise mort, la mort subite sans avoir pu communier. Aussi les Livres d'Heures contenaient la prière suivante :
"Faites, Seigneur, que par l'intercession de sainte Barbe, nous obtenions de recevoir, avant la mort, le Sacrement du Corps et du Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ". C'est pourquoi on la trouvera aussi représentée tenant un calice.
Son culte attesté au VIIème siècle se répandra en Occident où il sera très actif au Moyen Age, qui l’inscrira dans la liste des quatorze saints auxiliateurs, particulièrement vénérés pour les services qu’ils pouvaient rendre...
Sainte Barbe avait fait rajouter par des maçons qui y travaillaient une troisième fenêtre à sa tour en l’honneur de la Très Sainte Trinité. Ce détail de sa légende éclaire l’usage provençal qui veut qu’en cette époque de germination on dépose, le jour de la sainte Barbe, dans trois coupelles couvertes de coton humide, des grains de blé (ou des lentilles). En les arrosant régulièrement ils pousseront et serviront à la décoration de la crèche et de la table de Noël.