Bienheureuse Sara Schalkhaz, martyre
Elle naît en 1899 à Kassa en Hongrie (actuellement Kosice en Slovaquie). Très pieuse et très douée intellectuellement, elle devient enseignante et prend conscience de la pauvreté de certaines familles. Bien que déjà fiancée et très libre, elle décide d’entrer en 1929, chez les “Sœurs de l’Assistance” (ou “du Service social”) récemment fondées. Ses supérieures, déroutées par le tempérament de feu de Sara l’obligeront à attendre dix ans pour qu’elle puisse prononcer ses vœux perpétuels, à la Pentecôte de 1940. Elle s’occupe de soupes populaires, de maisons d’hébergement pour ouvrières isolées, d’une maison de personnes âgées ; elle visite des familles, organise des cours pour ouvriers, donne des conférences et crée une revue catholique pour les femmes. En 1941 les évêques hongrois la nomment directrice nationale du mouvement catholique hongrois des ‘Femmes actives’ (ou ouvrières). Sœur Sara édite aussi le magazine du Mouvement. Elle dénonce l’idéologie nazie par ses écrits et, quand l'Allemagne s'installe plus fortement dans le pays et déporte massivement les Juifs vers les camps d’extermination, elle en recueille dans sa maison de la rue Bokréta à Budapest, dont elle est, à ce moment-là, supérieure. Elle en sauve une centaine, de concert avec sa Congrégation. Avec la permission de sa supérieure, Sœur Sara prononce l’acte d’offrande de sa vie. Elle y demande notamment que les sœurs de sa congrégation soient épargnées en échange de sa propre vie. Son vœu ne tardera pas à être exaucé. Le matin du 27 décembre 1944, elle donne aux sœurs de sa maison une conférence … sur le martyre; et le même jour elle est dénoncée, puis arrêtée. Des miliciens pro-nazis (des ‘Croix-Fléchées’), l’emmènent jusqu’au Danube avec sa consœur et amie d’enfance, la catéchiste Vilma Bernovits, et quatre suspects juifs. Tous sont alignés au bord du fleuve, contraints à se dévêtir complètement, puis par une même fusillade, projetés dans les eaux du fleuve, au pied du pont de la Liberté. Juste avant l’exécution, elle s’est tournée vers ses bourreaux, faisant un signe de croix et levant les yeux au ciel.