Sainte Clotilde
Elle naît à Lyon vers 470. A la mort de son père, Chilpéric, roi des Burgondes, elle se retira avec sa mère et sa sœur à Genève. Sa sœur, Sédéleube devient religieuse. Clotilde, elle, est donnée en mariage au roi des Francs, Clovis, en 493. Elle ne rendit pas son mari moins sanguinaire; il continua de tuer les membres de sa famille et les chefs francs qui le gênaient ; mais avec les évêques qu'elle fréquentait, elle prépara sa conversion. Il l'avait autorisée à faire baptiser leurs enfants. Le premier étant mort, Clovis attribua ce malheur à son baptême; le deuxième ayant failli mourir mais ayant été sauvé, il attribua sa guérison aux prières de la reine et au Dieu qu'elle servait. Il se ressouvint de lui, l'année suivante, à Tolbiac (en 496) face aux Alamans envahisseurs. Se voyant au moment de perdre, lui qui toujours gagnait, il s'écria : « Dieu de Clotilde, si tu me donnes la victoire, je me fais chrétien ». Il vainquit sur-le-champ. Quelques semaines après, il reçut le baptême à Reims des mains de l'évêque saint Rémi, avec trois mille de ses guerriers; ce jour-là, la Gaule franque devenait officiellement chrétienne. Clotilde fut une veuve (511-545) dont le cœur maternel souffrit beaucoup. Sa fille unique lui fut enlevée pour devenir la femme d'un arien, le roi des Wisigoths d'Espagne. Ses fils commirent des crimes affreux; Childebert et Clotaire allèrent jusqu'à poignarder presque sous ses yeux les orphelins de leur frère Clodomir, pour les empêcher de régner. Ce dernier forfait détermina Clotilde à abandonner Paris, dont Clovis avait fait sa capitale. Elle partit pour Tours et y vécut dès lors près du tombeau de saint Martin, jusqu'à sa mort, le 3 juin 545.