MARTIN ALLAMAN

Clément-Chrysostome Allaman naît le 26 avril 1743 à Lorgues ; il est le fils d’Honnoré-Vincent Allaman, notaire royal, et de Marguerite Raynier. L’enfant est ondoyé le jour même à la maison suite à la permission signée par l’évêque de Fréjus, Mgr Martin du Bellay, qui était en visite ce jour-là à Draguignan. Aux cérémonies complémentaires du baptême, le 16 mai suivant, lui sont ajoutés les deux nouveaux prénoms, de Gatien et Martin ; le chanoine sacristain François de Sermet qui en est le ministre précise qu’on l’appellera désormais : Clément-Martin-Gatien-Chrysostome, même si c’est du deuxième prénom qu’usera de préférence notre chanoine. Le premier prénom est celui de son parrain, aumônier de l’évêque de Fréjus qui fournit le deuxième ; le troisième – extrêmement rare en Provence – suggère un lien particulier avec le chanoine lorguais Clément-Gatien Pauvert, orignaire de Touraine. Les parrainages constituent un réseau significatif qui, pour la famille Allaman, se situe dans le cercle des « familles canoniales » : un de ses frères, François-Emmanuel-Dominique, est le filleul d’un Revel (oncle du chanoine Pierre Revel) et sa sœur Catherine, de Catherine de Richery.

Ordonné prêtre dans les années 1760, Martin Allaman entre effectivement au chapitre de Lorgues et occupe la stalle de théologal au moins depuis 1788, à la veille de la tourmente révolutionnaire. Signature Martin AllamanEntré dans la clandestinité, le chanoine Allaman assurera nombre de baptêmes secrets à Lorgues et dans les environs, à partir de 1795.

Son frère aîné, Alexandre-Honoré, curé de Tourtour puis de Trans, n’aura pas la même fidélité : il sera un des rédacteurs du cahier de doléances de 1789 et prêtera serment avec fracas le 12 décembre 1790. S’étant repenti, il sera nommé, après le Concordat, curé de Salernes où il mourra le 12 avril 1817.

Un autre frère, plus âgé, Pierre-Claude qui sera procureur du roi et son lieutenant en la judicature royale de Lorgues, avait épousé le 9 mai 1768 à Lorgues Anne-Marie de La Tour (de la famille d’un des premiers doyens du chapitre).

Au rétablissement du culte, le chanoine Martin Allaman, lui, accepta modestement les fonctions de vicaire de Lorgues en 1802, auprès du curé, l’abbé Louis de Villeneuve-Bargemon. L’ancien chanoine Allaman, devenu simple « prêtre vicaire », meurt à Lorgues le 14 avril 1814 et reçoit sa sépulture le lendemain dans le cimetière de la paroisse.