Un article du Figaro publié à la suite de l’intervention du Président de la République, rapporte la colère des responsables chrétiens (elle n'est rien par rapport à celle qui suit l'entêtement exprimé le lendemain par Jean Castex, après de fausses promesses) devant les nouvelles mesures :

« Plutôt bien disposée avant l'intervention du président de la République, mardi soir, l'Église catholique a très vite laissé exploser sa colère après l'intervention d'Emmanuel Macron par un communiqué de la Conférence des évêques où l'Église s'est dit « à la fois déçue et surprise » car, assure-t-elle, « 30 personnes par célébration », signifie que « les catholiques n'ont pas été entendus ».

Dès mardi soir, indique le communiqué, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la conférence des évêques, - assistés du pasteur François Clavairoly, président de la Fédération Protestante de France et du métropolite Orthodoxe Mgr Emmanuel – ont donc immédiatement « interpellé le Président de la République pour demander que soit révisée cette mesure » car « cette mesure irréaliste et inapplicable est tout à fait irrespectueuse de la réalité de la pratique religieuse des catholiques. »

Le document de l'épiscopat s'insurge également du fait que « cette annonce n'est pas du tout conforme aux discussions qui ont eu lieu ces dernières semaines avec les ministres concernés » où l'Église catholique avait proposé «un protocole avec un espace de 4 m2 autour de chaque fidèle et une occupation partielle de l'église au 1/3 de la capacité habituelle ».

 

Autre grief : « les catholiques sont conscients des enjeux sanitaires et sont capables de faire preuve d'une totale responsabilité dans l'application des règles de protection. La mesure annoncée paraît ignorer ce sens des responsabilités dont ils ont déjà su faire preuve depuis le début de l'épidémie. »

Le secrétaire général de l'épiscopat, le père Hugues de Woillemont, a confirmé au Figaro que « le protocole avancé par l'Église catholique restreignait déjà à un tiers de la capacité des églises, ce qui montrait là notre fort engagement de responsabilité sans compter toutes les autres mesures sanitaires très strictes. Mais comment limiter un office de la même façon à 30 personnes, dans une petite église rurale et dans une grande cathédrale ? C'est tout à fait incompréhensible ! Et tous les évêques et tous les fidèles ne comprennent pas. Les évêques ont été immédiatement prévenus de notre réaction et nous allons, dès mercredi matin, voir avec eux les décisions que nous allons prendre ».

Également interrogé mardi soir par Le Figaro, l'évêque de Gap, Mgr Xavier Malle, n'a pas caché sa « colère et son incompréhension » expliquant que « la rapidité de la réaction de la conférence des évêques mais aussi des autres religions, démontrait l'incompréhension totale des catholiques, des chrétiens et de tous les croyants. On nous a soi-disant consultés, en nous demandant d'avancer des protocoles dont les autorités n'ont tenu aucun compte. Ce n'était pas du tout une consultation en réalité. Ce résultat démontre une méconnaissance complète de ce qu'est un culte. ».

De plus, ajoute ce jeune évêque, « cette mesure est totalement contre-productive : je suis pasteur d'un diocèse rural et j'ai conseillé aux gens la semaine dernière qui me demandaient s'il fallait aller manifester pour la messe, 'cela n'aidera pas, patientez, les choses vont se rétablir'. Eh bien les autorités n'ont tenu compte de rien ! Enfin, je ne vois pas comment cela va être applicable : cette mesure limitant les messes à 30 personnes est totalement contre-productive, elle ne pourra pas être appliquée. Ce n'est pas possible ! » »

Mgr Aillet, évêque de Bayonne a également fait savoir sa désapprobation devant une mesure inexplicable. Le curé de la cathédrale de Toulouse, l’abbé d’Artigue, dénoncé faussement cette semaine par un riverain pour avoir célébré la messe dans une cathédrale vide (!), réagit : « Je crois que si Emmanuel Macron voulait nous humilier, il ne s’y prendrait pas autrement. »