« Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés. »
Des sept sacrements institués par le Christ où opère l'Esprit-Saint, le premier est déterminant : il est celui qui définit l'entrée dans l'Eglise et assure la communion de tous ceux qui ont été, sont et seront baptisés « au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit ».
« Un seul » : il ne peut y avoir deux baptêmes pour le même individu, il ne peut y avoir non plus des propositions diverses : le geste est simple (verser de l'eau sur la tête, au minimum ou plonger tout entier dans l'eau), la formule est restée la même depuis toujours, elle est unique (« N., je te baptise au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit »). Rien n'est plus accessible : comme le pardon de Dieu... Pas besoin de lieu spécifique, pas besoin de personne consacrée non plus, en cas de nécessité : homme ou femme, chrétien ou non, toute personne peut baptiser validement en faisant ce que l'Eglise veut faire par ce rite. Peut-on d'avantage exprimer le désir ardent de Dieu de voir tout être s'ouvrir au salut par cette démarche qui ne requiert rien, que la bonne volonté ?
En effet, Dieu en est l'acteur premier : c'est l'Esprit Saint qui suscite le désir de la foi, c'est lui qui la donne dans l'acte du baptême, c'est Dieu qui communique sa vie, c'est Dieu qui réconcilie alors l'homme né si loin de lui parce qu'un jour nos pères ont fait ce choix...
« Pour le pardon des péchés » : mystère de la liberté, condition indispensable à l'amour, qui a conduit l'homme à se choisir lui-même à l'aube de la Création, plutôt que d'accepter Dieu ; c'est le péché originel où Adam et Eve ont mangé « du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal », c'est-à-dire n'ont pas accepté de tenir d'un Autre la définition du chemin qui conduit au bonheur. Et depuis, l'homme est conçu hors de la maison paternelle, loin de l'harmonie originelle ; cependant, comme le père de l'Enfant prodigue, Dieu ne cesse de sortir à la recherche de l'homme : le Seigneur sort (Mt XX 1 sq). Après avoir envoyé ses prophètes, Dieu envoya son propre Fils (Mt XXI 37) et s'il fut rejeté lui-aussi, il nous obtint le pardon sur la Croix. Pour autant, le Seigneur n'a jamais renoncé à nous vouloir libres : le choix individuel et personnel (même à travers celui de personnes responsables comme les parents d'un bébé) est l'expression nécessaire de l'accueil du pardon opéré par la Croix. Sans cela, le sang du Christ a coulé en vain pour moi...
Oui, « celui qui croira et sera baptisé sera sauvé » (Mc XVI 16), car hors de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn XV 5), dit le Seigneur. Notons enfin que si Dieu est l'acteur, il ne se passe pas de notre adhésion consciente et de notre engagement (« celui qui croira »), ne réduisant pas le baptême à un acte simplement externe et magique.