« J'attends la résurrection des morts »

 

Notre foi est tournée vers l'avenir, où Dieu nous garantit que nous aurons notre place. Or nous savons de façon certaine que notre parcours terrestre s'achèvera par la mort physique et la destruction plus ou moins lente de notre corps (à moins que le Seigneur soit de retour avant !). Notre participation au monde futur passe donc nécessairement par la résurrection.
Là-encore, c'est l'Esprit-Saint qui est à l'œuvre comme en témoigne la vision d'Ezéchiel (XXXVII 1-14) : « L'esprit du Seigneur m'emporta, et je me trouvai au milieu d'une vallée qui était pleine d'ossements. (...) Le Seigneur me dit : «Prononce un oracle sur ces ossements : Ossements desséchés, écoutez la parole du Seigneur, je vais faire entrer en vous l'esprit, et vous vivrez. (...) Tu vas dire à l'esprit : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Viens des quatre vents, esprit ! Souffle sur ces morts, et qu'ils vivent ! » Je prophétisai et l'esprit entra en eux ; ils revinrent à la vie, et ils se dressèrent sur leurs pieds. Puis le Seigneur me dit : « (...) Adresse-leur cet oracle : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai sortir, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d'Israël. (...) Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez (...) : je l'ai dit, et je le ferai. »
La participation de notre corps à la vie future s'impose dès lors qu'on accepte de considérer, comme le fait l'Ecriture sainte, que l'être humain ne se contente pas d'être un esprit provisoirement prisonnier d'un corps mais que ces deux composantes sont constitutives de notre identité. Jésus l'affirme clairement face à l'ironie de ses contradicteurs qui lui opposent les objections faciles que le monde ne cesse d'entretenir à cet égard (Lc XX 27-40). Sa propre résurrection physique l'atteste et répond partiellement à nos interrogations sur la nature de notre « corps glorieux », qui honore à la fois la continuité d'avec le corps physique antérieur (il ne peut y avoir de reliques des corps de Jésus ou de Marie qui sont entrés déjà dans le monde à venir) et la rupture due à la nature radicalement autre de cette nouvelle réalité qui nous échappe nécessairement.
Déjà Job le proclamait : « Après qu'on aura détruit cette peau qui est mienne, c'est bien dans ma chair que je contemplerai Dieu. « (XIX 26)
Sans étancher totalement notre curiosité, la foi nous invite à la confiance : à notre mort, notre âme est susceptible de voir Dieu face à face (« jugement particulier »). En considérant les choses de notre point de vue temporel (mais non pour Dieu pour lequel « mille ans est comme un jour »), notre corps entrera lui aussi dans la Création nouvelle quand, à son retour, le Christ inaugurera le monde futur (« Jugement dernier »).