« Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Ecritures. »

 

La résurrection du Christ constitue un événement radicalement nouveau et unique dans l'histoire, qui a dérouté les premiers témoins, incapables d'avoir envisagé une pareille hypothèse.
Nous avons souligné qu'elle se distingue des « résurrections » opérées dans l'évangile, elle n'a rien à voir non plus avec les retours à la vie présentés par les mythologies antiques au sujet de dieux que personne n'a jamais vu ni avant ni après leur renaissance.
Le Créateur avait pour cela préparé le peuple d'Israël par un rejet total du polythéisme et de toute forme de superstition. La perspective même d'une récompense éternelle n'apparaît que progressivement dans la foi d'Israël et, au temps de Jésus, nombreux ceux qui rejettent encore – y compris dans la caste sacerdotale – l'idée d'une vie après la mort.
Et cependant tout l'Ancien Testament annonce de façon voilée le fait unique de la Résurrection : le Christ se réveillera du sommeil de la mort le troisième jour pour donner vie à son peuple.
C'est lui-même qui en fera la première exégèse aux pèlerins d'Emmaüs le jour de Pâques : « Jésus leur dit alors : « Vous n'avez donc pas compris ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ? » Et, en partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur expliqua, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait. » (Lc XXIV 25-27)
Forts de ce précieux enseignement immédiatement transmis aux Apôtres, les croyants contemplent le mystère de la Résurrection dans chaque page de la Bible depuis le sommeil d'Adam dont le cœur ouvert donne naissance à l'Eglise représentée par Eve, jusqu'aux enseignements de Jésus annonçant sa passion et sa résurrection à travers paraboles et références comme le signe de Jonas, en passant par les « figures » du Christ qui jalonnent le Premier Testament, comme Joseph, le ministre de Pharaon, que nous offrait la liturgie de cette semaine. Ce sont encore les psaumes : « Mon cœur exulte, mon âme est en fête, ma chair elle-même repose en confiance : tu ne peux m'abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption. » (Ps XV 8-10) et tant d'autres pages qui nous font proclamer : « Oui, le Christ ressuscita le troisième jour, conformément aux Ecritures. »